5 août 2010
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Ces derniers jours, les journaleux nous martèlent que trop dormir est dangereux. A les lire et les entendre, il faut impérativement dormir 7 heures, ni plus ni moins.
AFP : "Dormir sept heures par nuit, pas plus, pas moins, pour éviter l'infarctus"
RTL : "Dormez sept heures par nuit pour éviter l'infarctus"
France Soir : "Trop dormir pourrait tuer"
RTL : "Dormez sept heures par nuit pour éviter l'infarctus"
France Soir : "Trop dormir pourrait tuer"
Le Parisien : "Dormir plus ou moins de 7 heures par nuit est mauvais pour le coeur"
Le Point : "Combien d'heures faut-il dormir pour éviter l'infarctus ?"
L'Express : "Dormir sept heures pour éviter l'infarctus"
Le Télégramme : "Dormir trop longtemps comporte aussi des risques"
Elle : "Mieux vaut dormir sept heures par nuit"
etc etc
Le Point : "Combien d'heures faut-il dormir pour éviter l'infarctus ?"
L'Express : "Dormir sept heures pour éviter l'infarctus"
Le Télégramme : "Dormir trop longtemps comporte aussi des risques"
Elle : "Mieux vaut dormir sept heures par nuit"
etc etc
L'origine ? Une étude publiée dans le numéro du 1er août de la revue Sleep.
La réalité ? Dans le cadre d'un questionnaire de santé portant sur 30 000 sujets représentatifs de la population adulte américaine, les auteurs ont trouvé une association statistique significative entre une durée de sommeil s'écartant de la moyenne de 7 heures, et la survenue de maladies cardio-vasculaires (angine de poitrine, infarctus, accident vasculaire cérébral). Ceci a été déterminé par analyse en régression logistique tenant compte des autres facteurs de risque (âge, sexe, tabagisme, poids, activité physique etc).
Mais le défaut ou l'excès de sommeil par rapport à la moyenne n'est pas un facteur causal. C'est un facteur de risque. Un marqueur. On observe simplement qu'il existe un peu plus de problèmes vasculaires chez les personnes dormant moins ou plus que la moyenne statistique.
Seulement un peu plus, hein, ça n'a rien d'une fatalité.
Et surtout, les auteurs précisent donc qu'ils n'ont pas d'explications. L'utilité de cette observation réside dans un aspect prédictif, impliquant par exemple une surveillance accrue et une action sur les autres facteurs de risque.
Peut-être le manque de sommeil dû aux conditions de vie peut-il déséquilibrer l'organisme. Mais on ne voit pas en quoi une durée de sommeil supérieure à la normale provoquerait en soi des maladies cardio-vasculaires. Elle ne prédit d'éventuels troubles que si elle est en rapport elle-même avec d'autres facteurs de risque.
Donc ne nous fions pas, en matière de santé comme pour le reste, à ce que diffusent des journalistes mal informés ou mal comprenants !
Dormons tout notre saoul dès que nous le pouvons !
Non mais des fois !!!